Honoré Tchatchouang Ngoupeyou

Présentation:

La resocialisation des biens patrimoniaux comme alternative aux restitutions

Comment les communautés sources essayent-elles aujourd’hui de pallier l’absence des biens patrimoniaux ? Quels enjeux soulève le transfert d’objet de musée à musée tel que préconisé par le rapport Sarr-Savoy sur la restitution du patrimoine culturel africain ? Partant d’initiatives locales de valorisation du patrimoine au Cameroun, cette communication pose la très grande relativité des effets déclaratifs et géopolitiques du rapport Sarr-Savoy en dessinant d’autres voies de ce qui peut faire patrimoine aujourd’hui pour les communautés sources. Cette étude révèle notamment que l’objet est susceptible d’être remplacé par un autre, pour peu qu’il soit doté d’une valeur symbolique pour les communautés. C’est pourquoi le transfert d’objets de musée à musée ne constitue pas une solution optimale. Il ne permet pas de reconquérir l’unité sociale brisée, occulte la nature des objets, et laisse de côté les communautés dont ils sont issus pour servir d’autres intérêts.

Biobibliographie:

Historien de formation et ancien élève international à l’Institut National du Patrimoine de Paris, Honoré Tchatchouang Ngoupeyou prépare actuellement une thèse par le projet à Cergy Paris Université, centrée sur les enjeux et contraintes de conservation des « collections vivantes » dans les chefferies de l’Ouest au Cameroun. S’il est admis que les façons de percevoir les patrimoines peuvent varier en fonction des cultures, il est aussi envisageable que les modes de gestion soient pluriels. Comment assurer une conservation optimale des « collections vivantes » de chefferies Bamiléké tout en garantissant leur survie au sein des traditions locales ?