Gabriel de Rumine

Construit entre 1891 et 1906, le palais de Rumine doit son existence au legs d’un généreux donateur, héritier d’une famille de la haute noblesse russe, Gabriel de Rumine.

Son père, le prince Basile de Rumine, avait quitté la Russie pour soigner une santé fragile sur les rives du Léman. Après avoir vendu ses terres et affranchi ses serfs, il s’installe à Lausanne en 1840 avec sa femme Catherine, descendante d’une famille princière, les Schakowskoi. C’est dans le chef-lieu vaudois, à la rue Sainte-Luce, que naît leur fils Gabriel le 16 janvier 1841. Son éducation est confiée au géologue Charles-Théophile Gaudin.

En 1861, Gabriel de Rumine s’inscrit à l’Ecole spéciale. Suite à l’obtention de son diplôme d’ingénieur constructeur en 1864, il vit de ses rentes et entreprend de nombreux voyages. Il mourra d’une fièvre Typhoïde à Bucarest en 1871. Son testament prévoit un legs de 1’500’000 francs à la Ville de Lausanne, selon les termes suivants :

"Je donne et lègue à la ville de Lausanne, canton de Vaud, Suisse, la somme de 1'500'000 fr., que je prierais de placer dans de bonnes conditions pour que cette somme, étant doublée, soit employée à la construction d'un édifice qui sera jugé, quinze ans après ma mort, d'utilité publique par une commission de dix membres choisie de moitié parmi les professeurs de l'Académie, de moitié parmi les magistrats de la ville."

 

Le concours architectural

La somme, placée selon les dernières volontés du testateur, est effectivement doublée en 1886. Une commission de dix magistrats et professeurs lance en 1889 un concours international « pour l'édification de l'Université de Lausanne », le bâtiment devant abriter, à l'est de la Riponne, l’université, la bibliothèque cantonale et plusieurs musées à vocation scientifique et artistique. Trente-six projets sont examinés par un jury en 1890. Celui-ci en retiendra six, parmi lesquels se trouve un projet intitulé « Taureau-Farnèse », dû à l’architecte lyonnais Gaspard André. C’est ce projet qui deviendra, après de nombreuses modifications, le palais de Rumine que nous connaissons aujourd’hui.